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Abraxas, Le Secret du Temple Chapitre 5



L'aube pointait à peine sur Paris lorsque Pierre d'Aumont et ses compagnons quittèrent le donjon du Temple. La nuit enveloppait encore la ville, silencieuse excepté le cliquetis des armures et le souffle régulier des chevaux. Leur mission était capitale : transporter le trésor de l'Ordre jusqu'en Irlande pour le mettre en sécurité. Le Grand Maître Jacques de Molay leur avait confié cette tâche avec une gravité palpable, consciente des dangers imminents.


Le groupe, composé des chevaliers les plus loyaux et aguerris de l'Ordre, prit des routes secondaires pour éviter les espions de Philippe le Bel. Les premières lueurs de l'aube teintaient le ciel d'une lumière rosée tandis qu'ils progressaient à travers des chemins de terre battue, bordés de forêts épaisses et de villages endormis. Chaque chevalier portait un regard attentif sur les alentours, prêt à réagir à la moindre menace.


Le deuxième jour, alors qu'ils s'enfonçaient plus profondément dans la campagne française, ils traversèrent un petit village où les habitants, encore engourdis par le sommeil, les regardaient avec curiosité. Les maisons de pierre et les toits de chaume semblaient paisibles, mais Pierre savait que le danger pouvait surgir à tout moment. Ils continuèrent leur chemin sans s'arrêter, préférant la sécurité de la forêt à la vulnérabilité des lieux habités.


Chaque nuit, ils montaient un campement discret, se reposant dans des abris naturels formés par les arbres denses. Les feux étaient interdits pour éviter d'attirer l'attention, et les veilles étaient rigoureusement organisées. Les conversations étaient rares, chaque homme étant plongé dans ses pensées, conscient de l'importance de leur mission. Pierre, souvent le dernier à s'endormir, veillait sur le précieux trésor contenu dans des coffres ornés de symboles mystérieux.


La tension montait à mesure qu'ils approchaient de la forêt de Brocéliande, un lieu chargé de légendes et de mystères. Les récits des chevaliers les plus superstitieux parlaient de druides et d'enchantements, mais Pierre, pragmatique, restait concentré sur leur mission. La forêt semblait les envelopper de son ombre protectrice, mais aussi de ses dangers cachés. Les sentiers sinueux les menèrent à une clairière isolée, baignée dans une lumière étrange. Là, un groupe de bandits les attendait, bien informé de leur précieuse cargaison. Les épées s'entrechoquèrent dans la pénombre, les cris de bataille résonnant entre les arbres.


Pierre, armé de son épée légendaire, Abraxas, mena ses hommes avec une bravoure inébranlable. Le combat fut féroce. Les bandits, motivés par l'appât du gain, combattaient avec une sauvagerie désespérée. Les chevaliers, entraînés à se battre en parfaite coordination, parvinrent à les repousser après un affrontement brutal. Les corps des assaillants jonchaient le sol de la clairière, tandis que Pierre et ses compagnons reprenaient leur souffle, conscients d'avoir échappé de justesse à une embuscade fatale.


Les blessés furent soignés sommairement, et le groupe reprit rapidement sa route, pressé par le temps. La forêt de Brocéliande s'éclaircissait peu à peu, laissant place à des paysages plus ouverts. Les collines bretonnes se dessinaient à l'horizon, promesse de leur prochaine étape.


Après plusieurs jours de voyage, marqués par des embuscades évitées de justesse et des routes périlleuses, ils atteignirent enfin la pointe de Bretagne. Le port de Roscoff, baigné dans la lumière grisâtre du matin, se dévoila devant eux comme une vision de sécurité relative. Les navires ancrés dans la baie oscillaient doucement au rythme des vagues, et l'odeur salée de la mer emplissait l'air. C'était leur dernier refuge avant la grande traversée vers l'Irlande.


À leur arrivée, ils furent accueillis par le capitaine d'un navire marchand, un vieil ami de l'Ordre. Ses yeux brillants trahissaient une inquiétude dissimulée sous un masque de jovialité. "Bienvenue, messires," dit-il en leur tendant une main calleuse. "Mon navire est prêt pour vous, mais les cieux ne semblent pas favorables aujourd'hui."


Les préparatifs commencèrent immédiatement. Les chevaliers, avec une efficacité presque militaire, s'assurèrent que le trésor, soigneusement emballé dans des coffres scellés, était solidement arrimé dans la cale du navire. Ils vérifièrent chaque nœud, chaque pièce de l'attirail, s'assurant que rien ne pourrait compromettre leur traversée. Les provisions furent chargées, comprenant des barils d'eau douce, des sacs de grains, des légumes secs et des viandes salées. Chaque détail comptait, car ils savaient que leur survie en dépendait.


Le capitaine, un homme d'expérience, supervisa les derniers préparatifs. "Le vent est fort et la mer est agitée," murmura-t-il à Pierre. "Il faudra naviguer avec prudence." Pierre hocha la tête, ses yeux fixés sur l'horizon où les nuages sombres s'amoncelaient. "Nous n'avons pas le choix," répondit-il. "Le trésor doit être mis en sécurité, et notre Ordre doit survivre."


Le soir venu, alors que le soleil disparaissait à l'horizon, une tempête se levait. Le vent soufflait avec une force croissante, et les vagues s'écrasaient contre les quais avec une violence inouïe. Les marins s'affairaient à renforcer les amarres, leurs visages graves et concentrés. Les chevaliers, leurs capes flottant au vent, observaient en silence les préparatifs, conscients que leur destin était désormais lié aux caprices de la mer.


Les dernières instructions furent données, et le capitaine monta sur le pont, son visage marqué par des années de navigation. "Hommes à leurs postes !" cria-t-il, sa voix portée par le vent hurlant. Les marins s'activèrent, libérant les amarres et déployant les voiles. Le navire, lentement, commença à s'éloigner du quai, son gréement craquant sous la tension.


Pierre, ses compagnons à ses côtés, se tenait près de la proue, ses yeux fixés sur l'horizon sombre. Il savait que la traversée serait longue et périlleuse. La tempête grondait, comme un mauvais présage des épreuves à venir. Cependant, leur détermination restait intacte. Ils avaient un devoir sacré à accomplir : protéger le trésor du Temple et assurer la survie de leur Ordre.


Alors que le navire s'éloignait de la côte bretonne, les premières gouttes de pluie commencèrent à tomber, se mêlant aux embruns de la mer. Le tonnerre résonnait au loin, et les éclairs illuminaient le ciel noirci. Les marins, habitués à ces conditions, s'activaient sur le pont, ajustant les voiles et criant des ordres dans le vent hurlant. Les chevaliers, quant à eux, restaient rassemblés près de la cale, priant silencieusement pour une traversée sûre.


Le navire commençait à être secoué par des vagues de plus en plus hautes, chaque crête semblant vouloir engloutir la frêle embarcation. Les hommes tenaient bon, s'accrochant aux cordages, luttant contre les éléments. Pierre, son visage fouetté par la pluie et le sel, gardait les yeux fixés sur l'horizon. Il sentait le poids de la responsabilité sur ses épaules, mais il savait que le courage et la foi les guideraient à travers cette épreuve.


La mer déchaînée semblait vouloir tester la détermination des chevaliers. Les vagues, hautes comme des montagnes, s'écrasaient contre le navire, faisant craquer le bois sous leur impact. Le capitaine, son visage tendu par l'effort, luttait pour maintenir le cap. "Tous aux postes !" cria-t-il, sa voix couverte par le rugissement du vent. Les marins se précipitaient, agrippant les cordages, ajustant les voiles, luttant contre les éléments.


Pierre, debout à la proue, regardait les éclairs zébrer le ciel sombre. Chaque flash illuminait la mer furieuse, révélant des creux vertigineux et des crêtes menaçantes. Ses compagnons, blêmes mais résolus, restaient à ses côtés. "Nous devons tenir bon," murmura-t-il. "Le trésor doit arriver en Irlande, coûte que coûte."


#### Les Épreuves de la Traversée


Les heures passèrent, interminables, dans un chaos de vent et d'eau. Les marins et les chevaliers travaillaient ensemble, chaque tâche exécutée avec une précision désespérée. La cale,


où reposait le trésor, était régulièrement inspectée pour s'assurer qu'aucune infiltration d'eau ne compromettrait leur précieuse cargaison.


À un moment, une vague particulièrement puissante s'abattit sur le pont, emportant un marin. Les cris de ses compagnons résonnèrent dans la tempête, mais l'homme disparut dans l'obscurité, emporté par les flots impitoyables. Pierre serra les dents, ressentant le poids de chaque vie perdue. "Nous ne pouvons pas faillir," pensa-t-il. "Nous devons persévérer."


Le capitaine, toujours à la barre, lutait pour maintenir le cap. Son visage, marqué par les années et les tempêtes, reflétait une détermination inflexible. "Nous devons tenir bon !" cria-t-il. "Le jour se lèvera bientôt, et nous verrons les côtes de l'Irlande."


Les marins redoublèrent d'efforts, leur courage soutenu par la détermination inébranlable des chevaliers. Les heures s'étiraient, chaque minute semblant une éternité. Les prières se mêlaient aux cris des ordres, et les hommes luttaient contre les éléments avec une foi renouvelée.


Enfin, après ce qui sembla une éternité, les premières lueurs de l'aube apparurent à l'horizon. La tempête, bien que toujours puissante, semblait perdre de sa vigueur face à la lumière naissante. Les marins épuisés, les chevaliers couverts de sel et de pluie, levèrent les yeux vers le ciel. "Nous avons survécu," murmura Pierre, un sourire de soulagement sur ses lèvres.


Le navire, bien que malmené, continuait de fendre les vagues, chaque coup de vent semblant moins féroce à mesure que le soleil montait dans le ciel. Les côtes de l'Irlande se dessinaient au loin, promesse de sécurité et de répit.


Pierre, regardant l'horizon, sentit un poids se lever de ses épaules. Le trésor du Temple, leur précieux secret, était presque en sécurité. Les épreuves n'étaient pas terminées, mais ils avaient surmonté la première étape de leur périlleuse mission.


C'était le début d'une aventure qui marquerait à jamais l'histoire des chevaliers de l'Ordre du Temple. Le trésor devait atteindre l'Irlande, et malgré les tempêtes et les dangers, Pierre et ses compagnons étaient prêts à tout pour accomplir leur mission sacrée. Les eaux tumultueuses de l'océan Atlantique n'étaient qu'un obstacle de plus sur leur chemin, un chemin pavé de courage, de foi et de dévouement sans faille à leur cause.


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Thème passionnant, écriture agréable et fluide. Merci à toi DR.

Bises

F

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Abraxas
Abraxas
Jun 03
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Merci mon cher frère ! BBB

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