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Abraxas, Le Secret du Temple Chapitre 4



Paris, 9 mai 2024

 

Les premiers rayons du soleil peinaient à percer les lourds nuages gris qui s'accumulaient au-dessus de Paris. Une pluie fine et glaciale tombait, créant une atmosphère encore plus sinistre que d'habitude. Le commissaire Pierre d'Aumont se dirigeait vers son bureau à la Brigade Criminelle, son esprit alourdi par la nouvelle qui l'avait réveillé en pleine nuit : un nouveau meurtre avait eu lieu. Le tueur en série frappait encore.

 

Les détails de la scène de crime étaient particulièrement horribles. Une femme avait été retrouvée morte dans une ruelle proche du Centre Pompidou. Son corps mutilé portait les mêmes stigmates que les précédentes victimes : des symboles cabalistiques tracés sur la peau, ses yeux arrachés et son sexe brutalement mutilé. Le tueur avait laissé un message écrit en lettres de sang : "La lumière chasse les ténèbres, mais les ténèbres reviennent toujours".

 

Pierre franchit les portes de la Préfecture de Police avec une détermination renouvelée. L’atmosphère au sein de la brigade était tendue ; les policiers étaient fatigués et sur les nerfs, mais chacun savait qu'ils devaient donner le meilleur d'eux-mêmes pour arrêter ce monstre.

 

Dans la salle de réunion, son équipe était déjà au travail, examinant les photos de la scène de crime et les rapports préliminaires. Le visage de Pierre était grave alors qu'il s'asseyait à la table.

 

"Mesdames et messieurs, nous avons une nouvelle victime," commença-t-il, sa voix résonnant dans le silence tendu de la salle. "Nous devons agir rapidement. Quelles sont les dernières informations ?"

 

L'inspecteur Martine Lefebvre, une femme au regard perçant et à l'esprit analytique, prit la parole. "La victime s'appelle Sophie Moreau, 34 ans, bibliothécaire. Aucune trace de lutte, ce qui suggère qu'elle a été surprise. Les analyses préliminaires montrent qu'elle a été droguée avant d'être mutilée."

 

"Et les symboles ?" demanda Pierre.

 

Martine hocha la tête. "Les mêmes que pour les autres meurtres. Un sceau de Salomon, des glyphes hébraïques, et des sigils cabalistiques. Mais cette fois-ci, nous avons trouvé quelque chose de nouveau. Un morceau de papier chiffonné dans la bouche de la victime. Il semble contenir un message."

 

Elle tendit le morceau de papier à Pierre. Celui-ci le déplia soigneusement, lisant les mots inscrits d'une main tremblante : "Le secret d'Abraxas doit rester caché. Celui qui le découvre connaîtra une mort certaine."

 

Le cœur de Pierre se serra. Le nom d'Abraxas résonnait avec une étrange familiarité. Il se souvenait des anciennes légendes, des histoires racontées à voix basse par les membres de sa loge maçonnique. Abraxas, une entité mystérieuse, un secret enfoui dans les tréfonds de l'histoire. Ce mot était un lien direct avec son propre passé, et peut-être avec celui de ses ancêtres.

 

"Nous devons explorer cette piste," dit Pierre, le visage sombre. "Cherchez tout ce que vous pouvez trouver sur Abraxas et son lien possible avec ces meurtres. Contactez les experts en cabale et en symbolisme ancien. Nous ne pouvons laisser aucune pierre non retournée."

 

Alors que son équipe se mettait en action, Pierre sentit son téléphone vibrer dans sa poche. C'était un message de Jeanne : "Fais attention à toi. Je t'aime." Il prit une profonde inspiration, trouvant dans ses mots un réconfort et une force intérieure. Jeanne était son ancre, son refuge dans cette mer de violence et de mystère.

 

Peu après, il reçut un appel de François Graudault, le Commissaire divisionnaire. "Pierre, nous devons nous rencontrer immédiatement. J'ai des informations cruciales concernant Abraxas et le lien avec les meurtres."

 

"Je suis en route," répondit Pierre, sentant l'urgence dans la voix de Graudault.

 

Quelques minutes plus tard, Pierre se trouvait dans le bureau de Graudault. Le Commissaire avait un air grave et fatigué. Il tendit un dossier à Pierre.

 

"Ce que tu t'apprêtes à lire est confidentiel, Pierre. Il concerne des informations que nous avons récupérées des archives secrètes de la loge. Abraxas est plus qu'un simple mythe. Il est lié à un trésor ancien, caché depuis des siècles par l'Ordre du Temple."

 

Pierre parcourut les pages du dossier, découvrant des récits d'anciens Templiers, des cartes énigmatiques et des références à des rituels obscurs. "Si ce tueur cherche réellement à découvrir ce secret, nous devons le stopper avant qu'il n'atteigne son but," dit-il, son regard se faisant plus dur.

 

"Je sais," répondit Graudault. "Et c'est pour cela que nous avons besoin de toute ton expertise et de ton dévouement. Cette affaire est plus complexe et dangereuse que tout ce que nous avons rencontré jusqu'à présent."

 

Pierre acquiesça. "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger ce secret et arrêter ce tueur."

 

Avec une nouvelle détermination, Pierre se leva. Il avait maintenant une meilleure compréhension de l'ampleur de l'enquête. Il savait que pour arrêter ce tueur et résoudre le mystère d'Abraxas, il devait plonger plus profondément dans l'histoire et les secrets de l'Ordre du Temple. Le passé et le présent s'entremêlaient, et Pierre était prêt à affronter les ténèbres pour découvrir la vérité.

 

Alors qu'il quittait le bureau de Graudault, une pensée persistante résonnait dans son esprit : le secret d'Abraxas devait être protégé à tout prix. Le destin de nombreuses vies en dépendait.

 

Pierre se figea un instant en contemplant les symboles gravés sur le corps de la victime. Ils étaient indéniablement liés à des pratiques alchimiques, des signes ésotériques connus seulement de ceux initiés dans l'ancienne science. Ces gravures mystérieuses ressemblaient à des formules, des cercles hermétiques et des sigils associés aux métaux et aux planètes.

 

Se souvenant brusquement de son vieil ami Patrick Urbanstein, un sourire se dessina sur les lèvres de Pierre. Patrick n'était pas un simple alchimiste du dimanche ; il était une véritable autorité dans le domaine. Ancien ingénieur en métallurgie reconverti, il avait plongé corps et âme dans l'étude de l'alchimie et de la physique quantique. Sa passion et ses recherches approfondies l'avaient conduit à publier de nombreux ouvrages et vidéos, qui avaient acquis une certaine renommée dans les cercles spécialisés. Mais ce n'était pas tout : Patrick pratiquait l'alchimie opérative dans son laboratoire situé à Pierrefonds, un petit village pittoresque de l'Oise.

 

Pierre savait qu'il devait rendre visite à Patrick pour élucider certains indices. Il se souvenait encore des longues discussions qu'ils avaient eues autrefois, de ces nuits où ils débattaient des mystères de l'univers, des secrets de la matière et de l'énergie. Patrick avait toujours été fascinant, avec une lueur d'enthousiasme dans les yeux chaque fois qu'il parlait de ses expériences.

 

"Je dois aller à Pierrefonds," murmura Pierre à lui-même, enfilemant son manteau.

 

Le trajet jusqu'à Pierrefonds se fit dans un silence contemplatif. La campagne française s'étendait paisiblement sous le soleil d'automne, mais l'esprit de Pierre était absorbé par les énigmes qui l'attendaient. À son arrivée, il se dirigea directement vers la maison de Patrick, une bâtisse ancienne entourée d'un jardin luxuriant où des plantes rares poussaient, des herbes aux propriétés mystérieuses et puissantes.




 

Patrick l'accueillit avec chaleur et une pointe de curiosité. Ils se saluèrent avec l'affection propre aux vieilles amitiés, puis Pierre expliqua rapidement les événements récents, les symboles sur le corps de la victime, et ses soupçons quant à leur origine alchimique.

 

"Ces symboles...," commença Patrick, en examinant les photos que Pierre lui montrait. "Ils appartiennent à une ancienne tradition alchimique. Certains d'entre eux sont des représentations des étapes de la Grande Œuvre, le processus de transformation de la matière brute en or ou en élixir de vie."

 

"Mais pourquoi les aurait-on gravés sur un corps humain ?" demanda Pierre, intrigué.

 

Patrick réfléchit un moment. "Cela pourrait avoir plusieurs significations. Dans certaines traditions, le corps humain est vu comme un microcosme de l'univers. Ces gravures pourraient symboliser un rituel de transformation spirituelle, ou un acte désespéré de quelqu'un cherchant à atteindre l'immortalité. Mais il me faut plus d'informations pour être certain."

 

Ils se rendirent alors dans le laboratoire de Patrick, un lieu empli de mystère et de savoir. Les étagères étaient remplies de livres anciens, de fioles et de cristaux étincelants. Sur une grande table, divers instruments de mesure et de manipulation des métaux étaient disposés avec soin.

 

"Nous devons reconstituer les étapes exactes représentées par ces symboles," dit Patrick en se mettant au travail. "Cela nous donnera peut-être une piste sur l'intention derrière ce rituel."

 

Ils passèrent plusieurs heures à analyser les symboles, à discuter des différentes interprétations possibles et à consulter les textes anciens. Chaque découverte semblait les rapprocher un peu plus de la vérité, mais une part du mystère restait encore hors de portée.

 

"Pierre, je crois que nous devrions aller plus loin," dit finalement Patrick. "Il y a un ancien manuscrit, très rare, qui pourrait contenir les réponses que nous cherchons. Il est conservé dans la bibliothèque ésotérique de Paris, mais l'accès y est très restreint."

 

"Alors nous irons," répondit Pierre avec détermination. "Si cela peut nous aider à comprendre ce qui se passe et à stopper ces meurtres, nous devons essayer."

 

Ils se préparèrent rapidement pour leur voyage à Paris, conscients que chaque minute comptait. L'ombre des anciens secrets et des pratiques interdites semblait peser sur leurs épaules, mais ils savaient qu'ils étaient sur la bonne voie pour percer l'énigme.

 

 

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