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Mais après quoi courent ils ?


Les parisiens sont une espèce décidément vraiment particulière… Après une semaine passée à Porto-Vecchio en Corse sur la baie de Santa Giulia me voici de retour dans la civilisation à Piriac sur mer pour une semaine chez des amis. Et ce matin face a la mer je me suis fait cette réflexion: mais après quoi courent les parisiens ? Car il faut bien reconnaître que ce petit coin privilégié de la Bretagne n’a plus grand-chose de breton à l’exception peut-être de ses mouettes ses rochers et son littoral…

Car ce sont ici des hordes de parisiens tous plus insouciants les uns que les autres de ce Covid bien présent encore et qui se livrent à leur occupation favorite : courir.

Courir après quoi on se le demande, eux qui passent leur année à courir après on sait trop quel type de réussite tout à fait illusoire les voici donc suant et transpirant iPhone rivé au bras, iPods vissés dans les oreilles et iWatch prête pour mesurer la performance du jour ....ah oui car il faut être performant, le tout en prenant bien soin d’être absolument imperméable à la beauté du lieu. Et je me plais à rêver en pensant à cette course trépidante de ce siècle ou plus personne ne prend le plaisir de bien regarder de bien écouter, courant toujours après je ne sais quel nouveau succès ou nouvelles performances, dans ce monde où l’on existe que si l’on ne parle plus fort que l’autre, dans ce monde où il faut toujours paraître plus qu´être Car finalement c’est ce qui fait que la masse vous aura ou non choisi.

Je me projette en direction de quelques semaines à venir où je vais retrouver mes frères en loge pour justement arrêter ce temps, cette course trépidante qui ne mènent à rien, écouter dans le silence et la bienveillance ce que les autres ont à dire sans vouloir parler plus fort qu’eux pour faire entendre ce que me soufflera mon misérable ego. Ce bonheur d’être en loge avec mes frères loin d’être jugé pour ce que j’aurais dit ou pas pour avoir voulu parler plus haut que l’autre je serai au contraire écouté si jamais j’ai quelque chose à dire avec la bienveillance et la fraternité propre à cette merveilleuse confrérie. C’est ce qui me fait dire à quel point la franc-maçonnerie peut apporter à ce siècle où l’on existe que par sa réussite, parce qu´on occupe telle ou telle fonction sociale ou pire encore parce qu’on a tant de zéros sur son compte en banque; cette époque du superflu cette époque de l’irréel cette époque qui ne mènera pas grand-chose je le crains.

Courez, courez et surtout passez à côté de l’essentiel, moi je regarde et j’écoute la mer...

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