Je n'aurais pas imaginé que ce fut possible que le lien maçonnique avec certains frères puisse être aussi fragile.
Pourtant des frères et des soeurs sur le Forum Frédéric Desmons (http://www.fd-1877.net/forums/ ) m'avaient prévenu :" Tu verras m'avaient ils dit, lorsque tu auras quitté ta loge pour rejoindre une nouvelle Loge et surtout une autre Obédience, les Frères de ta loge d'origine auront tôt fait de t'oublier.". Jamais je n'aurais osé imaginer à quel point ils pourraient avoir raison ...
En fait le plus douloureux c'est que cet oubli ne semble pas lié à une forme d'amnésie, il est sans doute plutôt lié à une forme de désaveu, de rejet, de jugement. Et ceci est tellement loin de l'idée que je me fais de la fraternité... Bien sûr vous pourrez me rétorquer que c'est un juste retour des choses fait à ceux qui quittant leur loge mère ont en quelque sorte rompu leur serment. Cette remarque serait d'ailleurs tout à fait recevable même si on prête serment de rester fidèle à l'Ordre et que la Franc Maçonnerie dans son ensemble indépendamment de son appartenance à telle ou telle obédience est cet Ordre auquel il est fait référence dans la prestation de serment .
Et puis, j'ai dans l'idée que la fraternité maçonnique s'exerce par delà les Loges et les obédiences et qu'un frère est un frère, une soeur, une soeur.
On ne nait pas Franc maçon on le devient ,ensuite, on le reste à vie.
Le Rituel du Rite Ecossais au premier grade annonce que " tous les maçons à la surface de la terre ne forment ensemble qu'une seule et même loge...". Ce n'est quand même pas rien; pas à prendre à la légère... J'avais revu ces frères de ma loge à cette occasion si funeste que le rappel au ciel d'un frère aux obsèques duquel nous nous étions tous rendus. Nos échanges à cette occasion, à l'issue de la cérémonie m'avaient laissé à penser qu'ils ne me jugeaient pas et même au delà du caractère si spécifique et particulier de ces retrouvailles avaient été heureux de me revoir... Embrassades habituelles et réjouissances qu'il m'ait été possible de me libérer pour cette triste occasion . Je n'avais pas envisagé qu'il puisse en être autrement d'ailleurs, tant le frère disparu avait été cher à mon coeur et aussi nombreux avaient les été les moments passés ensembles pour nous rendre en loge.
Ces frères retrouvés à cette occasion, et l'un d'entre eu en particulier m'avaient même fait part qu'ils regrettaient que mon emploi du temps du jour ne me permette pas de me rendre en Loge de maître Ecossais de Saint André qui avait lieu ce même jour...
Et pourtant. Il semble bien que tout ceci pour l'un d'entre eux en tous cas n'était qu'une façade de complaisance ...
Je leur avait demandé de porter en Loge ce même soir puisque je n'y serais pas mes amitiés fraternelles à tous les frères, ce à quoi il s'engagèrent. J'appris par la suite d'un frère qui assista à cette tenue qu'il n'en fut rien . Comment peut on faire la à un frère ?
J'ai cherché à recontacter un de ces frères pour prendre de ses nouvelles et lui souhaiter la bonne année. Tous mes messages sont restés sans réponse. Une autre idée de la fraternité lorsqu'elle passe la porte des Loges et des Obédiences sans doute. Puisque tu es parti tu ne mérites plus ma considération ni même la moindre forme de l'expression de ma bienséance...
Quel dommage.
Quelle déception de ce type d'agissement de cet homme pour qui j'avais tant d'estime et d'admiration même, de ce frère.
Je me rassure du fait que fort heureusement la fraternité de bien d'autre frères de cette première page de ma vie maçonnique s'exerce toujours et d'en avoir de nombreux régulièrement au téléphone ou pour déjeuner ou diner qui prennent des nouvelles et qui me donnent des leur.
C'est étrange. On vous enseigne les vertus de longues années. Qu'advient il donc qu'il en reste si peu dans l'exercice du quotidien.
L'Exemplarité qu'on attend des puissants n'est pas toujours celle que l'on croit et vient bien plus souvent des plus humbles .
C'est parfois à se demander ce que la maçonnerie nous enseigne ...
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