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Chapitre 1

Le donjon de Puy en Velay, France

1313



Les premières lueurs de l'aube éclaboussaient l'horizon de teintes rosées, éveillant doucement le château endormi perché sur la crête des monts d'Auvergne. Nous étions le 12 avril 1313 lorsque Pierre d'Aumont, seigneur de ces terres ancestrales, se tenait debout sur les remparts du donjon, observant le paysage qui s'étendait devant lui. Les montagnes se dressaient fièrement, leurs sommets enneigés reflétant les premiers rayons du soleil, tandis que la vallée en contrebas s'étirait à perte de vue, baignée dans une brume matinale.

Pierre respira profondément l'air frais du matin, laissant le calme de cet instant éphémère envelopper son esprit tourmenté. Depuis l'arrivée du messager templier la veille au soir, porteur de nouvelles alarmantes sur les intentions supposées de Philippe le Bel et du Pape Clément à l'égard de l'Ordre du Temple, son esprit était en ébullition. Les murmures de conspiration et de trahison résonnaient dans sa tête, troublant sa tranquillité habituelle.

Il savait que des décisions difficiles devraient être prises dans les heures à venir. Des décisions qui pourraient sceller le destin de l'Ordre et de ses frères d'armes pour les années à venir. Mais pour l'heure, il se contentait de contempler le paysage qui s'étendait devant lui, se laissant bercer par la sérénité de l'aube naissante.

Pendant ce temps, le messager templier, épuisé par son long périple à travers des terres hostiles et des chemins dangereux, se reposait dans les quartiers qui lui avaient été assignés au sein du château. Son sommeil était agité, tourmenté par les visions des dangers imminents qui menaçaient l'Ordre du Temple. Des ombres sombres dansaient dans ses rêves, annonçant des temps sombres à venir.

Dans le bureau de Pierre, la lueur des torchères illuminait la pièce alors qu'il se penchait sur le parchemin étalé devant lui. Sa plume grattait fébrilement le papier, traçant les mots qui exprimaient l'urgence de la situation et l'appel à l'action. Ses mains tremblaient légèrement, témoignant de la tension qui habitait son esprit. Mais malgré la gravité de la situation, il trouvait une certaine paix dans l'accomplissement de son devoir envers l'Ordre qu'il avait juré de protéger.

Une fois la missive achevée, Pierre la scella de son sceau personnel, une croix templière gravée dans la cire rouge. Il confia ensuite le précieux document au messager templier, avec des instructions strictes de le remettre entre les mains de Jacques de Molay, le grand maître de l'Ordre du Temple, dès que possible.

Après avoir accompli cette tâche, Pierre se retira dans la chapelle du château, un sanctuaire de paix et de réflexion où il avait souvent trouvé refuge dans les moments difficiles. Il s'agenouilla devant l'autel, ses mains jointes en prière, et offrit ses supplications au Christ. Dans le silence de la chapelle, il sentit une présence apaisante l'envelopper, une promesse silencieuse que sa foi et sa détermination ne seraient pas vaines.


Saut dans le temps

Paris, France

2024



Le soleil levant baignait les rues de Montmartre d'une lumière dorée alors que Pierre d'Aumont émergeait de son sommeil dans son loft au sommet de la colline. Nous étions le 7 mai 2024 lorsque les premiers rayons du jour filtraient à travers les grandes fenêtres, illuminant la pièce d'une douce chaleur. À ses côtés, Jeanne dormait encore paisiblement, son souffle régulier remplissant la pièce d'une mélodie apaisante.

Pierre la regarda un instant, émerveillé par sa beauté et sa grâce. Elle était son refuge dans un monde tourmenté, la lumière qui

chassait les ténèbres de son esprit. Il se pencha pour déposer un doux baiser sur son front, lui souhaitant silencieusement une bonne journée, avant de se lever pour entamer sa routine matinale.

Après une douche revigorante, Pierre enfila un costume sombre, ajustant chaque détail avec une précision presque rituelle. Il prit soin de choisir sa cravate avec soin, optant pour une nuance de bleu qui faisait ressortir la couleur de ses yeux. Enfin prêt, il quitta la chambre avec un dernier regard vers Jeanne, qui dormait toujours, paisible et insouciante.

Descendant l'escalier en colimaçon qui menait au rez-de-chaussée, Pierre se sentit envahi par un sentiment de déjà-vu. Chaque pas résonnait dans le silence du loft, et pourtant, il avait l'impression que quelqu'un d'autre était là, caché dans l'ombre. Il secoua rapidement cette pensée, se disant qu'il devait être fatigué et paranoïaque.

En sortant par le porche, Pierre jeta un regard vers la basilique du Sacré-Cœur, son imposante silhouette se détachant contre le ciel matinal. C'était un rappel constant de la beauté et de la complexité de Paris, une ville où le passé et le présent se mêlaient dans un ballet infini.

Mais alors qu'il se dirigeait vers la place du Tertre pour récupérer son scooter, une sensation de malaise s'empara de lui. Il sentit les yeux brûlants d'un regard invisible posés sur lui, scrutant chacun de ses mouvements avec une intensité troublante. Il se retourna brusquement, mais il n'y avait personne dans la rue déserte. Se secouant la tête, il continua son chemin, ignorant l'ombre qui le suivait pas à pas.

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